A lire dans Le Courrier Picard – Article du 12 avril 2020 https://premium.courrier-picard.fr/id80611/article/2020-04-12/angivillers-des-poules-confinees-mais-pas-trop À la tête de l’exploitation L’Œuf d’Angi, ouverte en novembre 2018, Sylvie Peinte est aux petits soins avec ses poules pondeuses. Avec une population de pas moins de 29 000 poules pondeuses, on pourrait aisément parler de confinement. Mais la société L’Œuf d’Angi, basée à Angivillers et lancée en novembre 2018, fait tout pour les choyer. « Les poules restent enfermées deux mois dans le bâtiment, qui office de volière, car elles peuvent voler, pour qu’elles s’habituent au site. Mais, ensuite, elles peuvent aller dehors, en plein air, dans une pâture de 12 hectares. Elles disposent chacune d’un espace herboré de 4 m2. En ce moment, il y a certains humains qui n’ont même pas ça », détaille Sylvie Peinte, la responsable d’exploitation. « Nous donnons aussi à nos poules rousses de race Lohmann des grains de lin à picorer. Ainsi, les œufs sont riches en oméga 3 et, comme nos poules sont nées et élevées en France, ils sont estampillés charte française. C’est un gage de qualité pour les consommateurs. » Pour contribuer encore plus au bien-être des poules, Sylvie Peinte s’est rapprochée de l’association Poul’haies Arbres, qui promeut l’agroforesterie. C’est ainsi que 900 pieds de haies de contours ont déjà été plantées dans le terrain. 1 000 arbres le seront aussi à l’automne. Il s’agit là surtout de faire de l’ombre et permettre aux poules qui le souhaitent de dormir sur les branches. Pour l’association, « les arbres, c’est la clim réversible des poules. En créant des haies, on casse le vent. Elles auront moins chaud l’été et moins froid l’hiver. » Un distributeur automatique depuis un mois Poul’haies Arbres rayonne sur toute la partie nord de la France, en formation et conseil auprès de ses 37 adhérents. Elle « pèse » déjà plus de 17 000 arbres plantés sur 120 hectares. « Notre rôle est d’apporter un soutien technique aux éleveurs afin de travailler sur la biodiversité, en choisissant des essences mellifères (Ndlr : productrices de miel), par exemple, tout en veillant à l’aspect paysager et au bien-être animal », soutient Dimitri Boulier, responsable au sein de l’association. Les arbres plantés à Angivillers seront donc des espèces locales dédiées aux poules. « Mais il y aura aussi des noisettiers. Ainsi, plus tard, nous pourrons proposer des noisettes dans notre distributeur automatique », signale encore Sylvie Peinte. Un distributeur automatique en effet installé depuis début mars en bordure du poulailler. Les casiers proposent évidemment des œufs, mais pas seulement, car la gérante d’exploitation a fait appel à un réseau de producteurs locaux qui proposent des légumes, des fromages et produits laitiers à base de lait de chèvre ou de vache, des soupes, confitures ou coulis, du miel, ainsi que du cidre et des jus de fruits. On l’aura deviné, ce n’est pas à travers ce distributeur tout récent que l’exploitation écoule les quelque 29 000 œufs pondus quotidiennement. « Nous les ramassons chaque jour et avons même embauché il y a six mois quelqu’un pour nous aider. Un conditionneur vient les chercher trois fois par semaine et ils sont ensuite envoyés dans les réseaux de distribution », précise Sylvie Peinte.
