Et si vous veniez planter des arbres dans un futur poulailler dans l’Aisne ?
A lire dans l’Union – Article du 9 février 2020
Pour préparer l’arrivée de ses 24 000 poules, un agriculteur de Brécy leur aménage un environnement végétal qu’il invite à découvrir et même à planter.
Des arbres tout le long de l’enceinte puis d’autres tous les dix mètres, différentes espèces d’herbe mises en place en trois zones… l’univers des 24 000 poules de Guillaume Rodier attendues cet été ne se prépare pas à la légère. En jargon agricole, on a coutume d’appeler cela leur « parcours », lui parle de « leur jardin ». C’est l’agroforesterie.
Ce jeune agriculteur du sud de l’Aisne tient tellement à cette manière de penser son élevage de poules pondeuses en bio qu’il est à l’origine, avec d’autres, de l’association Poul’haies Arbres qui veut séduire les professionnels de tout le nord est de la France.
Et aussi le public. C’est pourquoi il invite les familles à venir planter des arbres ce mercredi. « Ce sera aussi l’occasion de découvrir les lieux parce que, une fois que l’élevage sera arrivé, ce sera une zone protégé », fait remarquer Guillaume Rodier.
Il précise que les normes d’hygiène à respecter rendront moins aisées les visites, surtout nombreuses. Déjà, cette semaine, des élèves du lycée agricole de Crézancy sont venus planter des arbres.
Car, donc, des « haies de contours » sur 1 400 m, ont été prévues avec « un arbre tous les mètres ». Il s’agit là surtout de faire de l’ombre. « Les arbres, c’est la clim’ de mes poules. En créant des haies, on casse le vent, elles auront moins chaud l’été et moins froid l’hiver », explique ce fils d’agriculteur qui a repris l’exploitation de polyculture il y a un an et a décidé de consacrer une dizaine d’hectares à un élevage de poules pondeuses bio.
Allier l’arbre et l’agriculture, contribuer à l’environnement et le bien-être animal, lutter contre le changement climatique, favoriser la biodiversité (par l’introduction d’espèces sylvicoles variées et la mise en place de refuges pour la faune au sein des parcours), contribuer à l’enrichissement du paysage et offrir aux éleveurs un cadre de travail arboré renvoyant une image positive de leur métier, tels sont les différents objectifs de l’agroforesterie, selon le communiqué de l’association.
Hormis ce contour, il y aura aussi des arbres répartis tous les 10 mètres dans ce qui ressemble plus à un parc qu’à un jardin. Et tous ces arbres ont aussi l’intérêt de protéger les poules de certains prédateurs.
Sans oublier les zones d’herbes avec différentes essences qui permettront aux volatiles de donner libre cours à leur besoin de picorer et favorisera aussi la venue d’abeilles et divers insectes dont les poules apprécient la présence. Dans la zone la plus proche du poulailler bientôt construit, l’herbe sera en outre plus robuste afin de résister au piétinements des oiseaux que l’agriculteur viendra voir chaque jour.
Laurence Picano